Accord entre les travailleurs canadiens de l’automobile et une firme cimentière brésilienne

2010-08-18 14:48:20Nouvelle

Le 29 juillet, les militants du Syndicat national de l’automobile TCA ont ratifié une convention du travail de trois ans avec une filiale du brésilien Votorantim Cimentos, mettant ainsi fin à une grève de 20 semaines à la cimenterie de Bowmanville, dans l’Ontario. Le scrutin, remporté à 58% des voix, traduit le mécontentement des 87 travailleurs de l’usine, auxquels on veut imposer dans deux ans un plan de pension au rabais.

L’issue de la grève elle-même traduit l’inégalité de la situation autour de la table des négociations lorsque l’employeur peut imposer ses conditions et qu’aucune loi ne l’empêche de recourir à de la main-d’œuvre de remplacement pendant un conflit.
Le nœud du problème venait d’une exigence de la filiale St. Mary’s Cement du groupe brésilien, qui voulait remplacer le plan de pension par répartition par un plan de pension par capitalisation. À aucun moment de la négociation, la direction n’a été en mesure de prouver que le plan de pension en vigueur nécessitait un refinancement sous une nouvelle forme. St. Mary’s réclamait aussi des réductions de salaires et des aménagements du règlement du travail.
Les négociations, qui n’ont repris qu’à la mi juillet, ont vu la direction céder sur quelques points, mais la nouvelle convention mettra le plan de pension par capitalisation en vigueur à partir de septembre 2012. Les travailleurs obtiennent des primes de 1.000 $ canadiens en 2010 et 2011 ainsi qu’une hausse des salaires de 2% en 2012.

Le Président du TCA, Ken Lewenza
Les membres de la section locale 222 du TCA du sud de l’Ontario ont pu éviter que la direction externalise les activités d’extraction et les fonctions de salle de contrôle. Conformément au protocole de reprise du travail, les salariés ont commencé à se présenter à leur poste le 4 août, les derniers devant reprendre le travail le 16 août.
« La situation que nous rencontrons à St. Mary’s Cement depuis quelques mois n’est qu’un autre exemple de la possibilité qu’ont des firmes étrangères – Votorantim Cimentos dans le cas présent – d’acheter des sociétés de matières premières canadiennes et de faire d’énormes ravages dans le personnel sans guère d’obligations envers le pays, » a déclaré le Président du TCA, Ken Lewenza.

« Nous félicitons ces travailleurs qui ont eu le courage de se battre pour défendre des avantages durement acquis, dont leur pension, quand notre gouvernement s’est montré incapable de le faire. »

Votorantim est un conglomérat industriel privé ayant son siège à São Paulo, qui contrôle un tiers du marché du ciment au Brésil. Il a racheté en 2001 les activités cimentières de Blue Circle aux États-Unis et au Canada à Lafarge et rendu à l’entreprise son nom originel : St. Mary’s Cement.