EXPÉRIENCE SYNDICALE MÛRIE PAR UN RICHE VÉCU

EXPÉRIENCE SYNDICALE MÛRIE PAR UN RICHE VÉCU
2004-10-16 Connaissez-vous bien la Section locale 145 du Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier?

Il s’agit du plus ancien syndicat toujours actif au Québec, dont la fondation remonte à aussi loin que 1870.

La Section locale 145 a fort bien su s’adapter aux multiples changements et aux exigences des luttes syndicales, fort différentes, selon les époques où elles se situaient. Des modifications nombreuses ont été nécessaires, au cours de la longue histoire du 145, afin que ce dernier puisse assurer à ses membres les services auxquels ils étaient en droit de s’attendre. Cette merveilleuse adaptation aux besoins de ses membres, la Section locale 145 la doit à tous ses valeureux dirigeants syndicaux, qui se sont succédés à la gestion du syndicat, continuellement à l’écoute des besoins des travailleurs de ses unités, désireux d’améliorer leurs conditions de travail. En effet, les membres du 145 ont fait preuve d’une grande détermination, lors des luttes inévitables pour la sauvegarde de leurs droits et ils n’ont pas hésité à opter pour les moyens indispensables à l’atteinte des objectifs qu’ils avaient fixés.

À ses débuts, la Section locale 145 regroupait uniquement des typographes, mais les méfaits de l’automation et les multiples pertes d’emplois par fermetures d’entreprises, au cours des dernières décennies, ont amené ses gestionnaires à en faire un syndicat industriel, en plus de converser son important caractère de syndicat de l’imprimerie. De nombreuses fusions ont permis au 145 de pouvoir compter sur un nombre suffisant de membres pour maintenir la qualité de ses services et son autonomie. Sa réputation de se battre avec acharnement pour les justes causes a été conversée intacte.


DES DATES HISTORIQUES

Voici les dates historiques, qui ont marqué l’histoire de la Section locale 145 :

1870 : L’Union typographique Jacques-Cartier, local 145, est fondée, unifiant les typographes francophones de Montréal, avec l’accord de l’Union typographique internationale (UTI).

1867 : La Montreal Typographical Union, local 97 de UTI avait vu le jour dans la métropole. Mais les nombreux conflits de juridiction entre anglophones et francophones avaient rendu la vie intenable aux typographes.

1876 : L’UTI décide de fusionner les locaux 145 et 97 et de mettre en place le Local 176 afin de tenter de mettre fin aux conflits de juridiction. Le Local 145 y a perdu temporairement sa charte. La bataille des juridictions s’est poursuivie.

1882 : L’UTI remet sa charte au Local 145, avec juridiction sur les typographes francophones.

1971 : La grève au quotidien La Presse est marquée par une inacceptable violence policière, victoire des travailleurs syndiqués.

1978 : L’Union typographique Jacques-Cartier, Local 145, s’industrialise et devient le Syndicat québécois de l’imprimerie et des communications, Local 145 (SQIC (syndicat québécois imprimerie et communication)), tout en restant affilié à l’UTI.

1979 : L’Union typographique internationale absorbe l’Union internationale des commis à l’expédition par la poste (International Mailers Union).

1982 : Les membres du local 176, The Gazette, se joignent au Local 145.

1982 : Conflit de quatre mois au quotidien sherbrookois La Tribune. Les grévistes ont publié l’hebdomadaire La Tribune, qui a conquis la population. Éclatante victoire syndicale.

1982 : Le 145 devient l’un des premiers syndicats au Québec à défendre ses membres dans les cas de CSST.

1982-1983 : Fusion du Syndicat des rembourreurs. Le SQIC devient le Syndicat de l’industrie et des communications, afin que chacun des membres se sente chez lui au 145.

1985 : Le SQIC se donne son propre fonds de défense.

1992 : En novembre, le SQIC devient québécois et libéré des unions internationales, en se fusionnant au STCC qui dans la même semaine se fusionnait avec le SCTP et STEC pour former le SCEP, Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier. Cette fusion, rendue nécessaire pour assurer le maintien de la qualité des services à ses membres, était assortie de conditions assurant l’autonomie du 145, qui conservait ses permanents et son propre siège social.


Par : Yvon Rousseau, retraité du 145, ancien journaliste à La Tribune