Dernière heure – Crise majeure dans les forêts – Entrevue avec Henri Massé

2006-10-12 00:00:00Nouvelle

Ce sont des milliers de mises à pieds qui sont annoncées depuis les derniers mois dans le secteur des forêts. La situation inquiète de plus en plus et ses effets sur l’économie nationale se font sentir. Nous avons questionné Henri Massé, président de la FTQ, sur ce dossier.

Henri Massé : «Une série de facteurs ont donné naissance à la crise qui est vécue dans le secteur forestier. L’augmentation du prix du pétrole, la hausse du dollar canadien, la taxe sur le bois d’œuvre, le prix du bois qui est extrêmement bas mais aussi les mesures gouvernementales qui n’ont fait qu’aggraver la crise.

Même si ce gouvernement prétend ne rien avoir à se reprocher, il est le grand responsable de la situation. En imposant des coupures de cueillette de l’ordre de 20% sans la moindre mesure de soutien, ni aux travailleurs, ni aux entreprises, ni aux régions, il a manifestement nuit à ce secteur.

Les entreprises, de leur côté, auraient pu penser à faire des investissements technologiques pendant les grasses années où le dollar canadien était moins vigoureux. Au lieu de ça, elles ont fait des acquisitions au gros prix et se sont endettées.

Pour le moment, nous attendons la politique de soutien du gouvernement Charest qui doit être présentée incessamment. Le gouvernement devra mettre l’accent sur la formation des travailleurs licenciés en leur assurant les revenus de l’assurance-emploi, il devra aussi mettre en place des mesures spéciales pour les travailleurs de 55 ans et plus dont la situation est précaire. Au fond, le gouvernement doit arrêter d’administrer petit programme par petit programme et se doter de vrais outils à long terme.

L’exemple de l’Abitibi est frappant, les travailleurs du secteur de la forêt perdent leur emploi par centaines alors que le secteur minier manque cruellement de main-d’œuvre. Les commissions scolaires régionales manquent de fonds et d’effectifs pour former les travailleurs de la forêt qui souhaitent un emploi dans les mines. Le gouvernement connaît cette réalité depuis longtemps mais le problème demeure entier.»