Le défi de l’emploi, un incontournable en 2008 – « Le fédéral doit prendre ses responsabilités maintenant dans les secteurs en crise » -Michel Arsenault, président de la FTQ

2008-01-07 15:28:43Nouvelle

« Un incontournable défi qui se présente à nous en 2008 est évidemment celui de l’emploi dans un contexte de désindustrialisation, de crise aiguë dans le secteur de la forêt et dans le secteur manufacturier », ont fait valoir Michel Arsenault et René Roy, président et secrétaire général de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) à l’occasion de leur conférence de presse annuelle.

Des mesures concrètes pour les travailleurs

« Nous continuerons à cogner sur le clou d’un nécessaire sommet du secteur manufacturier où tous les intervenants pourraient s’entendre sur des solutions à l’image de celles qui ont été mises en place dans le secteur de la sidérurgie il y a quelques années. »

« Ces mesures alliaient le soutien au revenu et des programmes de préretraite pour les travailleurs âgés, le renouvellement de la technologie, la formation et la réorientation de carrière pour les travailleurs plus jeunes par le biais des fonds de l’assurance-emploi », a rappelé le président de la FTQ.

La clé est à Ottawa, c’est là qu’est l’argent

« Autant dans le secteur manufacturier que dans la forêt, nous déplorons, comme nous l’avons fait valoir au dernier Sommet sur la forêt à Québec, l’absence irresponsable du gouvernement fédéral qui parle vaguement de mesures dans son prochain budget. C’est maintenant que les travailleurs ont besoin d’aide, pas dans six mois ou un an. Le feu est pris dans la cabane, il faut agir d’urgence », ont insisté MM. Arsenault et Roy.

« La clé de ces crises est à Ottawa, c’est là qu’est l’argent. Nous allons donc cogner à toutes les portes des politiciens fédéraux et les talonner sans répit en début d’année pour les saisir de cette urgence d’intervenir et, au premier chef, de se prévaloir des clauses de sauvegarde prévues dans les ententes commerciales contre le dumping étranger et le maintien de quotas transitoires sur les importations étrangères. »

« Devant l’imminence d’élections fédérales, vraisemblablement au printemps, nous ne nous contenterons pas de promesses, mais allons exiger des engagements clairs des candidats sur la mise en place de programmes fédéraux musclés de soutien aux secteurs forestier et manufacturier de même qu’aux travailleurs de ces secteurs. »

« Quant à Québec, nous ne nous gênerons jamais pour souligner les mauvais coups du gouvernement Charest mais en même temps nous allons saluer ses bons coups comme nous l’avons fait dans le secteur forestier et nous le supportons sans réserve dans ses efforts pour obtenir une intervention substantielle du fédéral dans les secteurs névralgiques », ont déclaré les dirigeants de la FTQ.

Sensibiliser les députés de partout aux problèmes des travailleurs

Dès janvier, le président de la FTQ entreprendra une tournée de tous les Conseils régionaux FTQ afin de bien prendre la mesure des enjeux propres à chacune des régions, tant au plan du développement économique que de l’emploi. Il profitera également de cette tournée pour sensibiliser les députés des deux paliers de gouvernement aux problèmes rencontrés par les travailleurs en région et aux mesures à mettre de l’avant pour y répondre.

Préparer l’avenir

Non seulement l’État doit-il intervenir dans les secteurs en crise, croit la FTQ, mais il doit également faciliter le maintien et la création d’emplois de qualité dans des secteurs de pointe, dans l’aéronautique, dans les biotechnologies, dans la recherche, dans les nanotechnologies. Il doit préparer le futur en ciblant des créneaux qui garantiront aux futurs travailleurs, aux jeunes, des emplois prometteurs et de qualité tout en rehaussant les conditions de travail dans le secteur des services en pleine croissance.

Priorité à la santé : un non sans équivoque au privé

Au nombre des campagnes que la FTQ compte traiter en priorité en 2008, il y a celle contre la privatisation du système de santé public, menée conjointement avec la CSN, pour la recherche de solutions aux ratés du système au sein même du régime public. « Nous allons avoir des discussions avec nos syndicats frères américains sur la santé et surtout, sur les conséquences désastreuses du recours au privé en santé comme c’est le cas chez nos voisins du Sud. Outre les problèmes d’accès, notre système public de santé demeure l’un des meilleurs du monde.

« D’autre part, nous déplorons la décision du ministre Philippe Couillard de porter en appel le jugement déclarant inconstitutionnelle la loi 30. La Cour suprême ayant réaffirmé récemment le droit à la libre négociation, le ministre Couillard devrait s’y conformer et discuter de bonne foi avec les organisations syndicales », a lancé Michel Arsenault.

De nombreux défis en 2008

Parmi les autres défis qui mobiliseront les membres de la FTQ en 2008, notons l’intégration des immigrants, le dossier du français en milieu de travail, le maintien et la bonification de régimes de retraite à prestations déterminées de même que la refonte en profondeur du régime de négociation dans le secteur public, ainsi que le maintien de l’équité salariale.

« Avec 557 000 membres aujourd’hui, la FTQ est une organisation en santé. Mais nous ne devons pas nous asseoir sur nos lauriers. De nombreux secteurs d’activité demeurent largement non syndiqués, comme celui des technologies ou encore des services et nous comptons y effectuer des percées. Une organisation qui ne progresse pas est forcément appelée à régresser. Ça nous force à redoubler d’efforts », ont conclu Michel Arsenault et René Roy.

La FTQ est la plus grande centrale syndicale québécoise avec plus de un demi-million de membres.